Chiffres clés sur les inclusions dans le réseau Grandir Ensemble

Dans cette page, vous trouverez quelques chiffres clés sur les inclusions dans le réseau Grandir Ensemble : évolution annuelle, motifs d'inclusions, répartition par sexe et âge gestationnel, etc.

Évolution des inclusions et des motifs d’inclusions

Des inclusions en très légère hausse depuis 10 ans

Depuis 2013, le nombre d’enfants inclus chaque année est globalement stable, voire avec une légère tendance à la hausse (Figure 1). D’année en année, il est toujours compris entre 750 et 900 enfants par an. A ce stade, on dénombre 759 enfants inclus nés en 2023. Toutefois, ce nombre est susceptible d’augmenter ces prochaines semaines. En effet, la population ciblée concernant, entre autres, des enfants prématurés avec des hospitalisations longues, les données ne sont pas totalement consolidées.

L’évolution du nombre d’inclusions suit une tendance différente de la natalité globale, et du nombre de naissances prématurées dans la région. Les explications potentielles sont multiples, et sont liées à la fois aux pratiques d’inclusions et à l’évolution des autres critères d’inclusion (poids de naissance, prévalence de pathologies justifiant l’inclusion, etc.). Les sections suivantes peuvent suggérer quelques pistes de réflexion.

Figure 1 : Évolution du nombre d’inclusions dans le réseau Grandir Ensemble de 2013 à 2023

Une proportion toujours un peu supérieure d’inclusions dans le groupe B

ⓘ Les deux groupes d’inclusions sont détaillés dans la page de présentation du réseau Grandir Ensemble et conditionnent la fréquence du suivi pendant les 2 premières années : dans le groupe A sont inclus les enfants les plus vulnérables (naissance avant 31 semaines d’aménorrhées, poids de naissance inférieur à 1250 grammes, pathologies particulièrement importantes), dans le groupe B les autres enfants inclus (naissance entre 31 et 34 semaines, poids entre 1250 et 1500 grammes, autres pathologies).

Depuis 2013, la proportion des enfants inclus entre groupe A et groupe B fluctue chaque année, mais reste relativement stable (Figure 2). Les enfants du groupe A représentent chaque année 41 à 47 % des inclusions, contre 53 à 59 % pour les enfants du groupe B. En 2023, la répartition était pour l’instant maximale, avec respectivement 41 % et 59 % d’enfants inclus dans les groupes A et B. Cette proportion d’inclusions entre groupe A et groupe B dépend tout à la fois de l’âge gestationnel, du poids de naissance, ainsi que de la prévalence et du dépistage ante/post-natal de pathologies justifiant l’inclusion (tout comme des pratiques d’inclusions).

Figure 2 : Évolution de la part des inclusions dans le réseau Grandir Ensemble de 2013 à 2023, selon le groupe d’inclusion (A ou B)

Des inclusions le plus souvent en raison de la prématurité, mais de plus en plus fréquemment en raison de pathologies

Depuis 2013, les motifs d’inclusions sont globalement les mêmes d’année en année (Figure 3). En 2023, on comptait toujours plus de deux-tiers d’enfants inclus en raison de leur prématurité (nés avant 34 semaines d’aménorrhées), auxquels s’ajoutent 2 % d’enfants inclus pour leur petit poids de naissance (malgré un âge gestationnel supérieur à 34 semaines d’aménorrhées). Les inclusions en raison de pathologie(s) (hors prématurité et petit poids de naissance) représentaient près d’un quart des inclusions, et un peu moins de 10 % des enfants étaient inclus pour des raisons autres, à l’appréciation du médecin.

On remarque tout de même que la part d’enfants inclus pour leur prématurité diminue progressivement depuis 2013, passant de 72 % à 67 %. A contrario, la proportion d’enfants inclus en raison de leur(s) pathologie(s) est en augmentation ces dernières années, celle-ci étant passée de 14 à 23 % en 10 ans. Deux phénomènes peuvent expliquer ces évolutions :

  • La diminution du nombre de naissances prématurées, dans la région comme en France d’une manière générale, elle-même liée à la diminution du nombre de naissances totales (diminution de la natalité)1,2.
  • Une augmentation du nombre d’enfants inclus pour une/des pathologie(s) spécifiques, due à des activités de sensibilisation menées auprès des différents services hospitaliers. A l’heure actuelle, le réseau Grandir Ensemble n’inclue probablement pas de manière exhaustive tous ces enfants, faute de repérage et de proposition d’inclusion en conséquence.

Ces deux phénomènes vont probablement encore s’accentuer dans les années à venir : de fait, la tendance de ces indicateurs devrait encore se poursuivre.

Figure 3 : Évolution de la part des inclusions dans le réseau Grandir Ensemble de 2013 à 2023, selon le motif d’inclusion

Description des enfants inclus

Une majorité de garçons

On observe chaque année une proportion un peu plus importante de garçons que de filles, parmi les enfants inclus dans le réseau (52 à 57 % de garçons). L’année 2023 ne faisait pas exception, avec 56 % de garçons inclus pour 44 % de filles (Figure 4).

Il faut souligner que ce constat n’est pas propre au réseau Grandir Ensemble. Chez les enfants et les adultes, de nombreuses problématiques de santé impactent davantage les garçons puis les hommes. Si cela tient pour partie à des constructions sociales (adoption moins fréquente de comportements favorables à la santé, exposition accrue en milieu professionnel, etc.), il existe probablement aussi des bases physiologiques et biologiques. Ainsi, dès la naissance, de très nombreuses études pointent une sensibilité accrue des garçons à des pathologies très variées, chez les enfants nés prématurément comme chez les enfants à terme3,4,5. Il n’est donc pas surprenant de retrouver davantage de petits garçons dans le réseau Grandir Ensemble !

Figure 4 : Part des inclusions dans le réseau Grandir Ensemble en 2023, selon le sexe

Les enfants les plus nombreux sont ceux nés le plus tardivement

En lien avec les observations précédentes, en 2023, les enfants nés à plus de 33 semaines d’aménorrhées représentent ainsi un tiers des enfants inclus en 2023 (Figure 5) : il s’agit en effet des enfants inclus en raison de leur pathologie(s), dont la proportion devrait encore augmenter à l’avenir.

Parmi les enfants inclus pour leur prématurité, les enfants nés entre 31 et 33 semaines d’aménorrhées sont les plus nombreux (40 % de toutes les inclusions), et la représentation décroit avec l’âge gestationnel, de 10 % pour les enfants de 29-30 semaines à moins de 1 % pour les enfants de 24 SA et moins. Cela est à mettre en lien avec deux phénomènes qui se complètent :

  • Les enfants nés entre 31 et 33 SA sont bien plus nombreux, en nombre absolu, que les enfants nés à 22 ou 23 SA, d’où une représentation plus importante
  • La survie lors de l’hospitalisation est malheureusement toujours plus faible pour les enfants nés très prématurément, en comparaison des enfants nés plus tardivement

De fait, le nombre d’enfants inclus augmente avec l’âge gestationnel. Mais cela ne signifie pas du tout, en revanche, que l’inclusion dans le réseau est moins systématique pour les enfants avec les plus petits âges gestationnels : ce serait même plutôt l’inverse !

Figure 5 : Part des inclusions dans le réseau Grandir Ensemble en 2023, selon l’âge gestationnel

 


1 Naissances et taux de natalité – Données annuelles de 1982 à 2023. Site de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381380?trk=public_post_comment-text, visité le 17 avril 2024

2 Causes et conséquences de la dénatalité en France. Site du Sénat : https://www.senat.fr/leg/exposes-des-motifs/ppr23-281-expose.html, visité le 17 avril 2024

3 Glass HC, Costarino AT, Stayer SA, Brett CM, Cladis F, Davis PJ. Outcomes for extremely premature infants. Anesth Analg. 2015 Jun;120(6):1337-51

4 Fuentes A, Deotto A, Desrocher M, deVeber G, Westmacott R. Determinants of cognitive outcomes of perinatal and childhood stroke: A review. Child Neuropsychol. 2016;22(1):1-38

5 Kumar N, Yadav A. Influence of fetal gender on overall perinatal outcome: a prospective observational study. Minerva Pediatr (Torino). 2023 Dec;75(6):795-802


Page actualisée le 17 avril 2024

Pour plus d’informations, vous pouvez nous contacter à : coordination@reseau-naissance.fr

Partager cette page sur :